Eiffage – Restauration de la continuité écologique de la Malencourie à Champs-Romain (24)

L’arasement d’un barrage hydroélectrique non fonctionnel depuis les années 1980 a permis de restaurer la continuité écologique d’une petite rivière envasée de Dordogne, la Malencourie.
Cette dernière se jette directement dans la Dronne, à l’aval de la plus grande station de Moules perlières d’eau douce de France, une espèce protégée pouvant vivre plus d’un siècle mais actuellement en danger d’extinction.
Ces travaux étaient alors essentiels pour leur protection mais aussi soumis à de nombreuses contraintes pour ne pas détériorer la station, en lien direct avec le Parc Naturel Régional, maître d’ouvrage de l’opération. Illustration d’un marché comme d’entreprises en pleine mutation, c’est – sous maitrise d’œuvre BIOTEC – une agence d’Eiffage Route Sud-Ouest qui fut attributaire du marché. Après 2 ans de travaux, l’opération est une réussite et les Moules prolifèrent !

Le chantier en détail

Dans les années 70, la Malencourie fut chahutée avec la création de plusieurs plans d’eau de loisirs dans son lit. Un barrage hydroélectrique de 7 m a été installé en 1980 mais la turbine n’a fonctionné que 15 jours avant de dysfonctionner.

En début 2020, un programme LIFE permet au Parc Naturel Régional (PNR) du Périgord-Limousin de financer à 100% l’arasement de ce barrage pour restaurer la continuité écologique du cours d’eau et la renaturation du lit de la Malencourie.

La restauration de ce linéaire est d’autant plus important puisqu’à 250 m en aval du barrage se trouve la plus grande station de Moules perlières d’eau douce (Margaritifera margaritifera) de la région, une espèce menacée et protégée au niveau national. Ces moules sont très sensibles à la qualité de l’eau et des sédiments, qualité qui s’est fortement dégradée avec la construction du barrage et l’envasement qu’il a créé.

Malencoudrie avant travaux ©️Eiffage

En septembre 2020, débute la première phase du chantier. La première étape a consisté à buser la Malencourie pour la dériver de la retenue. La rivière se rejette 400 m plus loin, à 50 m de la Dronne. Mais également à buser un exutoire d’étang annexe amont constituant un affluent de la Malencourie pour permettre le passage des engins de chantiers et forestiers. Un dalot a alors été posé sur l’ancien passage à gué et le lit a été recréé dans sa traversée à l’aide de sables, graviers et blocs rocheux.

Pour la vidange du barrage deux systèmes de traitements sont mis en place, le premier est un Geobox microperforé agissant comme un très gros filtre, associé à un triple système de filtration granulaire des eaux, sous forme de retenues de graviers Ø 20/40, pour assurer l’abattement total des matières en suspension et ainsi protéger la station de Moules perlières. Deux prélèvements journaliers ont été effectués pour s’assurer de la qualité satisfaisante des eaux sur toute la durée du chantier.
Les matériaux utilisés pour ces filtres granulaires ont été régalés en fin de chantier, permettant ainsi au cours d’eau de les remobiliser et de créer de potentielles zones de frayères.

L’arasement du barrage a nécessité le déplacement de 2000 m³ de déblais de bonne qualité, utilisés pour remblayer le dalot de sortie de l’étang annexe amont. Un volume de 4000 m³ de vases a été régalé sur des sapinières à proximité immédiates pour leur permettre de s’égoutter avant de les régaler sur les berges. Les savoir-faire en petits et moyens terrassements des salariés locaux d’Eiffage Route, dotés des matériels et engins adéquats, s’avèreront particulièrement adaptés à l’exigence recherchée par les autorités du Parc Naturel Régional.

Malencoudrie après travaux ©️Eiffage

Malencoudrie après travaux 2 ©️Eiffage

En septembre 2021, la deuxième phase du chantier débute par la végétalisation des berges, avec des végétaux prélevés ultra-localement, par la société IT2E qui avait déjà pré-ensemencé des géonattes de coco.
Le suivi réalisé par le PNR permet aujourd’hui d’attester de l’amélioration de la qualité des eaux et de la population de Moules perlières, qui était en déclin avant le début des travaux et qui est désormais en augmentation.

Par Pascal HOBEL,
Chef de Centre chez Eiffage

Twitter
Telegram
LinkedIn
Facebook
WhatsApp
Email

Nos derniers articles

FILIÈRE

Découvrez nos nouvelles pages : filière du génie écologique, formations et métiers !

Annuaire des adhérents

Contacts, zones d’intervention, métiers et compétences…

Offres de stages et d'emplois

Dernier article

Suivez-nous sur les réseaux !

Aller au contenu principal