EGAN AQUITAINE rĂ©alise la restauration morphologique du cours d’eau de la Palue prĂ©vue par le Syndicat Mixte de Rivières du Marensin et du Born dans leur plan de gestion pluriannuel. Suite Ă une première tranche de travaux expĂ©rimentaux en 2019 qui ont Ă©tĂ© un succès, les Ă©quipes d’EGAN ont renouvelĂ© leurs opĂ©rations visant Ă favoriser la sĂ©dimentation sur le cours d’eau et un affluent, en crĂ©ant des micro-seuils grĂ¢ce Ă l’implantation d’ouvrages en technique vĂ©gĂ©tale. La dernière tranche de travaux aura lieu l’hiver prochain.Â
Situé dans le département des Landes, à quelques kilomètres de la Côte d’Argent, le Ruisseau de La Palue s’écoule paisiblement entre le bourg de Castets et l’étang de Léon. Ce ruisseau est emprunté chaque année par de nombreux amoureux de la Nature, pour une descente en Canoë Kayak encadrée par l’une des nombreuses sociétés de location dédiée à cette activité nautique lucrative. L’entretien de la ripisylve, désormais systématique et nécessaire à la sécurité des randonneurs, est à l’origine d’une accélération significative du courant, ayant entraîné au fil des ans, une incision progressive du lit de la Palue. C’est dans ce contexte que le Syndicat Mixte de Rivières du Marensin et du Born a décidé d’intégrer à son dernier plan pluriannuel de gestion, des travaux de restauration morphologique, visant à maintenir le profil d’équilibre du cours d’eau et diversifier ses écoulements dénaturés par une activité nautique intensive.
Une première tranche de travaux fut rĂ©alisĂ©e, Ă titre expĂ©rimental, en 2019 par la sociĂ©tĂ© EGAN AQUITAINE, entreprise de travaux de gĂ©nie Ă©cologique. Suite aux rĂ©sultats satisfaisants de ces premières interventions, une deuxième tranche fut rĂ©alisĂ©e au cours de l’hiver 2020/2021, incluant cette fois un affluent de la Palue, le Ruisseau du Domy. A chaque fois, l’opĂ©ration est rĂ©alisĂ©e de la mĂªme manière : l’implantation d’ouvrages en technique vĂ©gĂ©tale dans le lit mineur du cours d’eau ; ces amĂ©nagements pouvant Ăªtre catĂ©gorisĂ©s en trois types :
- les déflecteurs
- les radiers de fonds
- la stabilisation des berges au droit desdits ouvrages, servant également d’ancrage à ces derniers
Si une gestion diffĂ©renciĂ©e des embĂ¢cles et de la ripisylve pourrait permettre le maintien du profil d’équilibre, cette solution est difficilement envisageable eu Ă©gard aux enjeux de sĂ©curitĂ© liĂ©s Ă la pratique d’activitĂ©s nautiques sur ce secteur. C’est pourquoi le gestionnaire s’est orientĂ© sur l’installation de micro-seuils et de dĂ©flecteurs qui favoriseront la sĂ©dimentation tout en bĂ©nĂ©ficiant Ă la diversification des faciès. Ces amĂ©nagements ancrĂ©s dans le lit, et dont le dimensionnement tient compte de la navigation, assureront ainsi des conditions hydrodynamiques favorables Ă la stabilisation locale des sĂ©diments. Entièrement submersibles et rĂ©versibles, ils n’ont aucune incidence sur la ligne d’eau.
D’un point de vue de la mise en Å“uvre, l’ensemble des ouvrages sont rĂ©alisĂ©s sur la base de la technique de fascinage : deux rangĂ©es de poteaux bois (en ChĂ¢taignier) entre lesquelles sont disposĂ©es des fascines de Saule. Ces dernières sont prĂ©alablement confectionnĂ©es par les Ă©quipes d’EGAN AQUITAINE sur un site de prĂ©lèvement situĂ© Ă une dizaine de kilomètres du lieu de l’opĂ©ration de restauration. L’essence utilisĂ©e est locale : le Saule Pourpre. Chaque ouvrage est rĂ©alisĂ© dans l’ordre suivant :
- débroussaillage manuel de la zone à restaurer
- stabilisation des berges au droit de l’aménagement
- implantation de la rangée de pieux amont
- implantation de la deuxième rangée de pieux, en aval
- mise en œuvre des fascines de Saule et fixation
- ensemencement
Si les radiers de fond sont implantĂ©s, de façon isolĂ©e, sur toute la section du lit mineur, les dĂ©flecteurs sont quant Ă eux installĂ©s en sĂ©rie, sur chaque rive par alternance, en respectant des caractĂ©ristiques prĂ©cises (longueur de 1/3 de la section d’écoulement, orientation de 30° par rapport Ă la berge, …). Sur des substrats sableux, tel que celui prĂ©sent sur ce secteur, les effets sont quasi immĂ©diats, et quelques heures suffisent Ă ensabler entièrement ces ouvrages tout juste mis en Å“uvre.
Cette deuxième tranche de travaux, finalisĂ©e au dĂ©but de l’annĂ©e, a Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©e (avec succès) par les crues importantes de janvier et fĂ©vrier ayant sĂ©vi sur tout le territoire aquitain, et une troisième tranche devrait Ă©galement Ăªtre lancĂ©e dès l’hiver prochain en vue de poursuivre la restauration de ce patrimoine naturel d’exception.
Morgan Dabaddie
Gérant, EGAN AQUITAINE